Drôme provençale 13 au 20 septembre 2025
En arrivant au Pas des Ondes pour nous saluer, quelques gouttes, cessant pour le pique-nique afin de ne pas gâter le champagne. Une balade sous la bruine le long de l’Onde et nous voici à Rémuzat, au village des Lavandes. Dès lors, il n’y eut les jours suivants que du soleil, même pas l’écharpe de brume sur la montagne, surtout pas au rocher du Caire où nous avons eu la chance de voir les vautours prendre leur essor, en compagnie de Christian, l’ornithologue. Figurez-vous que son père était boulanger au bourg d’Unieux. L’une des animatrices était de Saint-Galmier… D’autres connaissances originaires de Fraisses et puis des amis d’enfance retrouvés de l’Allier. Nous nous trouvions dans une ambiance familière renforcée par la gentillesse du personnel, n’est-ce pas Wissam ? Qui nous a fait visiter le village de Rémuzat. Le jour suivant : marche en deux groupes constitués spontanément : les grands et les « contemplatifs », joliment dit mais réellement vécu car en compagnie d’Elodie on n’a pas manqué de s’extasier devant une trace de sanglier ou d’une essence de buisson, voire un d’un paysage caractéristique. Nous voici en jambes pour parcourir le temps à Vaison-la-Romaine sous l’empire d’Hadrien et Sabine dont on découvre la vie quotidienne voire l’intimité. Il serait inconvenant d’en préciser les détails. Un autre jour se profile avec, devenue habituelle, une randonnée matinale autour de Rosans cette fois. Les contemplatifs contournent le village depuis un balcon, les grands depuis une terrasse sur pilotis. L’après-midi, relâche, mais pas des nerfs, car une hantise continuait de nous tarauder : aura-t-on assez pour l’apéro du soir ? On a eu tout juste mais assez pour animer le balcon où nous nous serrâmes à dix-sept. Il était calibré pour nous, merci au village. Comme les loups nous ont observés passer marchant nonchalamment dans les massifs, on nous a vus sans doute chargés de bouteilles et bruyants. On nous a dit au village qu’ils aimaient ça ! Au restau typique, dans un mas provençal, où l’on a servi le tagine, on a provoqué les Bretons qui ont répondu à nos chants ligériens. Les cultures se tissent volontiers, comme les scourtins dont on a vu la fabrication, de toutes les couleurs. Que faire contre les rides qui hantent nos amies ? Facile. On nous a asséné des solutions aux huiles essentielles dans les distilleries, de lavandes bien-sûr mais aussi de calendula et plus inattendu de carottes. Sont-elles efficaces, on le saura dans quelques jours.
Au château de Grignan, où a vécu la fille de la marquise de Sévigné - elle avait du goût et du papier à lettres – nous sommes partis dans une enquête sans fin pour savoir qui avait jeté devant nous sur le sol un portefeuille. Bien qu’il fût rempli de cartes, on n’a pas pu reconnaître l’itinéraire du quidam, une septuagénaire semblait-il, de Six-Fours peut-être… Un roman à écrire. Il fallut la sagacité de Jean-Marc pour trouver enfin « le bon sens près de chez nous ». C’était au marché de Nyons, énorme événement, où l’on se perd et on se retrouve. Nous étions quatorze filles et trois garçons, une jauge de basse-cour, sauf que les coqs ne se sont pas querellés (tout se perd). C’est l’amitié qui prenait le quart comme on l’a chanté dans les karaokés.